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Des produits laitiers « menacés de déréférencement » dans les rayons

Certains produits laitiers AOP et issus de petites et moyennes entreprises pourraient disparaître des rayons des grandes surfaces, avance la FNPL.

Certaines enseignes de distribution choisiraient de « déréférencer des produits laitiers AOP et issus de petites et moyennes entreprises sans même négocier les prix lors des négociations commerciales », dénonce la FNPL au Salon de l’agriculture à Paris.

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Des distributeurs feraient le choix de réduire la voilure sur leur offre de produits laitiers. C’est ce qu’affirme la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d’une conférence de presse au Salon international de l’agriculture, le 23 février 2025. 

À une semaine de la fin des négociations commerciales entre enseignes de distribution et transformateurs, la branche laitière de la FNSEA « dénonce » cette pratique et s’en inquiète, observant un climat déjà tendu avec des « demandes de baisses de prix de la part des distributeurs ».

La FNPL rapporte que ces déréférencements concernent des produits laitiers AOP et issus de petites et moyennes entreprises (PME). « Cela intervient sans même négocier les prix de ces produits laitiers en préambule », avance son président, Yohann Barbe.

Revenu des éleveurs laitiers en baisse en 2024

Ces tensions dans les négociations commerciales s’ajoutent à la bataille menée autour de la rémunération des producteurs de lait. Le revenu des fermes laitières a baissé en 2024, partage le président de l’Institut de l’élevage, Samuel Bulot. « Les charges sont en hausse, notamment les charges de mécanisation. L’accès à la robotique et sa maintenance sont particulièrement coûteux. »

Les exploitations en polyculture-élevage seraient les plus impactées par cette baisse. La FNPL annonce ainsi être particulièrement vigilante à la protection du prix de la matière première agricole, dite « MPA » dans les négociations.

Réviser les grilles de prix interprofessionnelles

Le sujet de la rémunération des éleveurs passe aussi par « une révision des grilles interprofessionnelles des Criel (1) », estime la FNPL. Le but ? Encourager à produire davantage de matière grasse. La filière laitière française est déficitaire, une porte ouverte à des produits laitiers riches en gras non français dans les étals, pour le syndicat.

Mais cette révision bloque à l’interprofession « du fait des industriels, notamment privés », rapporte la FNPL. Et d’ajouter que ces mêmes industriels « utilisent de la matière grasse non française dans certains produits de marques nationales ». Ils valoriseraient « par ailleurs très bien à l’exportation des produits laitiers français riches en matière grasse comme le beurre ».

Au-delà du débat dans les Criel, la FNPL argumente ainsi en faveur d’un étiquetage « origine France » pour tous les produits laitiers, et plus uniquement sur les briques de lait, comme c’est le cas aujourd’hui.

(1) Centre régional interprofessionnel de l’économie laitière.

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